Une association qui voit loin

Association ezco et la Mgéfi

Depuis 2018, la Mgéfi est partenaire d’EZCO, une association au grand cœur créée en 2003 et qui dispense gratuitement, sur l’île de Madagascar, des soins ophtalmologiques aux personnes démunies. Bruno Cailleau, président d’EZCO France et Annik Brasseur, secrétaire de l’association nous racontent le quotidien sur place et partagent avec nous leurs projets.

Quel est le rôle d’EZCO France ?

Nous permettons à l’association EZCO Madagascar de remplir ses objectifs et de pouvoir faire fonctionner sa clinique à Antsirabe, sur les « Hautes Terres » de l’île. Pour cela, nous collectons des fonds, grâce à notre centaine d’adhérents et à nos partenaires, dont la Mgéfi, pour financer, notamment, du matériel ophtalmologique et optique.

Nous recrutons aussi des bénévoles français, professionnels de la vue (ophtalmologues, orthoptistes...), pour exercer sur place et former le personnel permanent de la clinique.

En 2019, ce sont en tout 22 bénévoles qui sont partis en mission, soit 310 jours de temps donné. Nous collectons également des lunettes usagées(notamment sur plusieurs sites des Ministères Économiques et Financiers et au siège de la Mgéfi, ndlr) pour les reconditionner, les remettre en état et les mettre à disposition des plus démunis. Ainsi, plus de 1 300 paires sont apportées à Antsirabe chaque année.

Comment agit EZCO à Madagascar ?

Avec cinq professionnels de santé locaux, tous salariés d’EZCO, et l’aide des bénévoles, nous pratiquons des dépistages de troubles visuels chez les personnes démunies, particulièrement des personnes âgées et des enfants, qui n’ont pas accès aux soins de santé. 80 à 90 % de la population est concernée.

Nous exerçons à la clinique mais aussi en brousse pour les populations trop reculées qui ne peuvent pas se déplacer. Grâce à un véhicule financé par la Mgéfi, nous nous rendons auprès des populations pour faire des dépistages, dispenser des soins et les équiper gracieusement en lunettes. A la clinique, nous réalisons également des opérations de la cataracte sur les personnes âgées.

Quelles sont les difficultés rencontrées sur place ?

Il y en a plusieurs... Depuis une dizaine d’années, il n’y a plus de formations en ophtalmologie ou en optique à Madagascar. Il y a actuellement un médecin généraliste malgache formé par nos bénévoles français. Nous souhaiterions trouver des spécialistes résidant à sur l’île, mais c’est très compliqué. Nous rencontrons aussi des problèmes avec l’électricité. Il faut savoir qu’à Madagascar, seule 15 % de la population a accès à l’électricité. Le courant coupe fréquemment, notamment pendant la saison des pluies. On ne peut pas se permettre de risquer une coupure durant une opération, ou que cela nous empêche d’ausculter des patients qui ont parfois mis une demi-journée à venir jusqu’à nous. Il nous fallait donc sécuriser le réseau électrique de la clinique.

Pour nous aider, en 2019, la Mgéfi a financé l’installation d’onduleurs, qui font office de grosses batteries de secours, pour prendre le relais en cas de coupure de courant. Pour les installer, nous avons passé un partenariat avec une école d’ingénieurs d’Orléans. Six étudiants sont ainsi venus à Antsirabe installer les onduleurs et sécuriser tout le circuit électrique de la clinique.

Quels sont vos projets à venir ?

Notre priorité aujourd’hui est de recruter un deuxième ophtalmologue, déjà formé, pour notre deuxième cabinet. Ils sont peu nombreux et il faudra trouver des fonds pour le rémunérer. Nous souhaitons aussi pérenniser notre action. Nous avons un bloc opératoire qui fonctionne très bien et voulons développer notre activité et réaliser encore plus de dépistages.

A partir de septembre, nous entamons un partenariat avec l’association Terres d’Ophtalmo, créée à l’initiative d’un groupe de médecins ophtalmologues bénévoles ayant une expérience de l’action humanitaire. Habitués à exercer dans des conditions précaires, nous allons, avec eux, monter des missions qui nous permettront de réaliser encore plus d’interventions.

Que représente le soutien d’un partenaire mutualiste ?

Avoir un partenaire tel que la Mgéfi a du sens car nous partageons les mêmes valeurs d’entraide, de partage et de solidarité. Nous nous trouvons des choses communes dans nos projets et nos actions. Cela fait trois ans que nous œuvrons ensemble, avec la collecte des lunettes et le soutien financier, qui nous permet de faire plus et d’aller plus loin. Nous sommes heureux de compter la MGEFI parmi nos partenaires.

Vous souhaitez aider EZCO ? Vous pouvez faire un don, devenir adhérent, donner vos anciennes lunettes ou même donner de votre temps ! Rendez-vous sur le site

Bon à savoir : La Mgéfi organise régulièrement au profit de l’association, une collecte de lunettes et verres sur différents sites administratifs parisiens ainsi que sur le site de son siège social. N’hésitez pas à déposer vos lunettes usagées