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Toutes en cabine ! Pour parler du cancer du sein sans complexe

Toutes en cabine cancer du sein

Le cancer du sein touche une femme sur huit en France. Toutefois, avec une détection précoce, ce cancer guérit dans 90 % des cas. C’est pourquoi, tous les deux ans, les femmes âgées de 50 à 74 ans sont invitées à se faire dépister gratuitement. Mais faut-il réellement attendre d’avoir 50 ans pour commencer à se préoccuper du cancer du sein ?

Diagnostiquée à 43 ans, Amelyne Beretta nous raconte comment elle a surmonté cette épreuve et nous dévoile le combat qu’elle mène désormais pour permettre une meilleure prévention du cancer du sein.

Douanière de profession, militante mutualiste, présidente du comité régional de la mutuelle des douanes et vice-présidente du CAD 06, Amelyne n’avait aucun antécédent et ne se situait pas dans la tranche d’âge considérée “à risque”. Pourtant, tout a basculé du jour au lendemain.

Mon histoire commence véritablement le 22 septembre 2020, deux mois après mon mariage. Je fais attention à ma santé, donc une fois par an, je m’astreins à aller voir ma gynécologue, à faire une mammographie et une échographie. Ce jour-là, sur un contrôle de routine, je remarque que le regard du radiologue n’est pas le même que d’habitude.

Si le mot cancer n’est pas encore prononcé à ce stade, la présomption est forte et une fois la ponction faite, le verdict tombe. Amelyne est atteinte d’une tumeur maligne, un carcinome infiltrant de grade 2. “À ce moment-là je me dis qu’avec un grade 2 c’est presque acceptable. On va m’enlever la tumeur, je vais faire de la radiothérapie et puis c’est terminé”.

Malheureusement l’histoire ne se passe pas exactement comme prévu et après de nouveaux examens, le grade de la tumeur est réévalué et passe au niveau 3, le plus agressif. Le troisième coup de massue intervient quelques semaines plus tard, après l’opération.

"On me dit que finalement c’est un peu plus grave que prévu, qu’il y a une macrostase et des métastases dans le ganglion et que mon espérance de vie est clairement diminuée". S'ensuit un long parcours du combattant, rythmé par 15 séances de chimiothérapie, 33 de radiothérapie, 9 mois de traitement à base d’Herceptin.

“Aujourd’hui mon protocole vient d’être allégé. Mon chirurgien cancérologue m’a dit que mes résultats étaient très bons. C’est une grande victoire.” Amelyne entrevoit enfin le bout du tunnel même si elle reste sous surveillance afin d’éviter tout risque de récidive.

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informations sur le cancer du sein

Toutes en cabine !

Bien qu’entourée et soutenue par son mari, sa famille, Amelyne a découvert avec cette histoire, la solitude face à la maladie. Une solitude que la douanière retrouve lorsqu’elle décide de reprendre son activité à l’aéroport de Nice.

Le retour au travail, c’est quelque chose d’assez difficile parce que tu es confrontée aux regards de tes collègues. Des collègues qui sont gênés, qui n'osent pas poser de questions. Et du coup j’ai pris les devants et j’ai commencé à parler de mon cancer et de plus en plus, mes collègues venaient me voir pour avoir des renseignements. J’avais l’impression de me sentir de nouveau utile, de partager une expérience, certes traumatisante, mais qui pourrait aider les autres.

De fil en aiguille, de sollicitations en sollicitations, l’idée de “Toutes en cabine !” a commencé à germer.

“Je me suis rendu compte qu’il y avait beaucoup de mes collègues qui ne mesuraient pas vraiment l’importance du dépistage et pensaient être en dehors de la cible. Face à ça, je me suis demandée comment je pouvais agir pour apporter l’information nécessaire à mes collègues”.

Le concept de “Toutes en cabine !” c’est donc de faire de la prévention autour du cancer du sein mais de façon ludique, sans être anxiogène. Dédramatiser tout en sensibilisant, informer sans alarmer. Dans cette optique, Amelyne a eu l’idée d’articuler une journée de prévention autour d’un vide-dressing collaboratif.

“Un jour j’étais dans une cabine d’essayage, mes cheveux commençaient à repousser, j’avais pris dix kilos à cause des traitements et je me suis rendu compte à quel point c’était difficile d’être confrontée au miroir. Et là, je me suis dit que je pouvais détourner cet espace en quelque chose de positif, qui te sert à te connecter à toi-même, à te recentrer sur toi et à être actrice de ta propre santé et de ton propre corps”.

Lors de la journée “Toutes en cabine !”, les participants viendront essayer des vêtements dans une cabine d’essayage, recevront des préconisations personnalisées et seront sensibilisés à l’autopalpation par un médecin spécialisé de la Ligue contre le cancer. En parallèle du vide dressing, un groupe de parole et des ateliers (diététique, psychologique et créatif) sont prévus afin d’apporter les informations nécessaires pour mieux comprendre et mieux prévenir le cancer du sein. L’événement sera ouvert à tous, actifs comme retraités, femmes et hommes, et permettra aux participants de faire un don à une association qui participe à la lutte contre le cancer.

Rendez-vous
Toutes en cabine ! Rendez-vous à l’occasion d’Octobre rose, le 13 octobre prochain au centre d'affaires de l'aéroport de Nice Côte d'Azur. Pour plus d’information sur l’événement : amelyne.b@hotmail.fr

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